Dans certaines communautés, les attaques de chiens peuvent s’avérer être un vrai problème — parfois des plus graves — mais s’attaquer aux chiens dits « potentiellement dangereux » est tout autant une question confuse et délicate.

La « Breed-specific legislation » ou « BSL », en français la « législation visant des races particulières », est le terme générique désignant les lois qui règlementent ou interdisent certaines races de chiens dans le but de réduire leurs « attaques » contre les humains et les autres animaux.

Seulement voilà, rien ne prouve réellement que ces lois rendent plus sûres ces organismes, et même les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont décidé de s’y opposer fermement.

Malheureusement, les races règlementées incluent une variété de chiens, et nous adorons la plupart d’entre eux…

Le Tosa-Inu

Päivi Reijonen/Flickr

Le Tosa, également appelée « Tosa-Inu », « Tosa-Ken » ou le « Mastiff japonais » est une race de chien dont le nom provient de la région où elle a été créée. Vous l’aurez compris, on parle bien du Japon. Les connaisseurs l’appellent tout simplement le « TO ».

À partir du 19e siècle, vers la fin, on a pris des chiens provenant d’une île nommée « Shikoku » qui furent croisés avec d’autres races de chiens (occidentales) ; le Dogue allemand, le Bulldog, le Mastiff et même le Bull Terrier et le Saint-bernard, afin d’établir ce que l’on connaît aujourd’hui comme le standard du Tosa. Au Japon, c’est l’animal préféré des « yakusas » et il est très apprécié pour les duels entre chiens. Des duels qui rapportent énormément d’argent aux propriétaires.

Dans un pays tel la France, le Tosa fait partie intégrante de la catégorie II, mais est classé dans la première si celui-ci a un pédigrée. De ce fait, il faut noter que comme pour tous les chiens de deuxième catégorie, il est obligatoire de les déclarer en mairie tout en ayant une assurance. Aussi, les balader dans les lieux publics sans leur faire porter une muselière est punissable par certaines lois.

Au niveau national de Malte, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, la Tunisie et quelque dix autres pays, la race des Mastiffs japonais est légalement limitée ou totalement interdite.

Le Bouledogue américain

Joop van Andel/Flickr

Il est originaire du sud-est des États-Unis, principalement de Floride, de Géorgie et d’Alabama et il n’est pas officiellement reconnu par la « World Canine Organization », en français la « Fédération cynologique internationale ». Cela étant dit, des registres comme l’American Bulldog Registry & Archives ou le National Kennel Club émettent des pédigrées pour cette race.

Dès le 17e siècle, les Bouledogues américains furent utilisés pour la chasse, particulièrement par les bouchers. Un spécimen à lui seul était capable d’attraper un bovin et de le maintenir au sol jusqu’à ce que son maître vienne prendre la relève. Il était connu pour sa férocité — « acquise » grâce aux humains.

Vers la Seconde Guerre mondiale, la race était sur le point de disparaître jusqu’à ce que John D. Johnson en association avec un jeune dénommé Alan Scott en décide autrement. Ainsi, ils ont réussi à créer plusieurs types de Bouledogues, dont le type Bully, ou le type Classique ou Standard.

Les Bouledogues américains sont aujourd’hui à l’abri de l’extinction et jouissent d’une saine augmentation de popularité en tant que chien de garde ou comme animal de compagnie. Toutefois, beaucoup de pays comme le Venezuela, le Royaume-Uni et l’Allemagne interdisent l’élevage, l’importation, l’adoption ou la vente de ces animaux — qui pourtant sont très sociaux, surtout lorsqu’ils se trouvent près des enfants.

Le Rottweiler

Lindsay/Flickr

Comme la plupart des chiens, les Rottweilers avaient pour principales fonctions la garde des troupeaux et la protection de leur maître. Mais au même titre que le Doberman ou le Pit-bull, ils ont acquis une mauvaise réputation lorsque les gens se sont mis à les élever en masse. Leur utilisation par ceux qui se livraient à des activités illégales a tout autant « stigmatisé » leur race.

Le Rottweiler est un chien de type « molossoïde » de taille moyenne à grande. Les mensurations admises par le standard de la race vont de 56 à 63 centimètres pour les femelles et de 61 à 68 centimètres pour les mâles. Sa musculature est incroyablement prononcée et il n’est ni léger ni lourd, mais plutôt proportionné. Il est fort, souple et il évoque l’endurance.

Selon la législation sur les chiens classés catégorie II, une absence de permis de détention du chien est automatiquement punie avec une amende pouvant égaler un montant de 750 €.

Ce n’est pas tout, le propriétaire ne dispose que de 8 jours pour exécuter la demande du maire, autrement l’animal sera saisi. En outre, si le propriétaire ne présente aucun document lors d’un contrôle de police, ce dernier devra payer une amende de 450 euros — le même montant qu’un oubli de vaccin contre la rage sur le chien en question.

En Suisse, certains cantons, Genève et compris, interdisent la reproduction et l’acquisition de Rottweilers, ainsi que d’autres races considérées comme dangereuses.

En France, la loi du 6 janvier 1999 sur les chiens jugés dangereux, classe le Rottweiler comme « chien de garde et de défense » c’est-à-dire, dans la catégorie II.

Ainsi sont « obligatoires » l’identification par une puce sous-cutanée ou un tatouage, la vaccination contre la rage, une attestation d’assurance responsabilité civile, certificat d’aptitude, une déclaration à la mairie et le permis de détention.

Le Bandog (ou Bandogee)

Sas price/Flickr

Le nom « Bandog » a été utilisé en vieille Angleterre par les Anglo-Saxons, « Banda » voulant dire « chaîne ».

Habituellement, l’animal était attaché le plus grand de la journée pour être libéré le soir et effectuer ses fonctions de chien de garde.

En 1960, un vétérinaire, John B. Swinford, a fait la sélection de spécimens de qualité appartenant à des races de base spécifiques tels le Pit-bull, le Mastiff et le Mâtin napolitain dans le but de créer ce qu’il considérait être le chien de garde ultime : le « Swinford Bandogee », devenu le Bandog d’aujourd’hui.

Hormis son intelligence hors norme, le Bandog moderne profite d’une musculature très développée et d’une agilité incroyable — malgré son poids qui peut avoisiner les 70 kilogrammes.

À peu près partout là où des lois existent sur les races de chiens pouvant être dressées, apprivoisées ou non, il existe des restrictions qui concernent le Bandog et pour cause, ses liens proches avec les races de chiens citées plus haut.

Le Chien-loup

KCET/Flickr

Le loup et le chien domestique sont deux sous-espèces de l’espèce dite « Canis lupus ». Cela fait qu’il n’y a pas de « barrières » et que l’interfécondité est tout à fait naturelle.

Le but de ces croisements, lorsqu’ils sont réalisés de façon intentionnelle, est d’augmenter la résistance et les performances physiques des chiens.

Un Chien-loup est un canidé issu de l’accouplement entre un chien et une louve ou entre un loup et une chienne. Nous appelons aussi « Chiens-loups » les membres des lignées qui sont le résultat de la reproduction de Chiens-loups entre eux. Une fois stabilisée, cette descendance peut former une race de Chien-loup domestique.

À cause de sa structure génétique, les comportements d’un Chien-loup sont imprévisibles — si l’on avait à le comparer à un chien ou à un loup. L’Arrêté du 19 mai 2000 qui soumet à autorisation la détention de loups impose une autorisation préfectorale pour la détention de loups ou d’hybrides entre chien et loup dont l’ascendance récente comporte un loup.

Toutefois, il y a liberté de détention pour les deux races de chiens domestiques reconnues par la Fédération cynologique internationale, à savoir le Chien-loup de Saarloos et le Chien-loup tchécoslovaque.

Le Berger allemand

Mckie.craig/Flickr

Les Bergers allemands sont l’un des chiens les plus populaires et les plus demandés au monde — et pour cause ; ils sont intelligents, dévoués, forts, énergiques et courageux. Ils sont aussi d’excellents « bergers ». De même, ces qualités en font les chiens policiers les plus recherchés de tous.

On pourrait les décrire sans relâche, numérotant les avantages qu’il y a à en posséder un, mais pour le malheur de beaucoup, certaines compagnies (notamment d’assurance) les enregistrent comme étant des chiens dangereux, ce qui fait qu’ils soient restreints ou interdits dans de nombreux pays.

États-Unis, Irlande, Ukraine, Malaisie… et tant d’autres sont concernés. Prenons pour exemple la Roumanie.

Les Bergers allemands sont soumis à des restrictions dans ce pays qu’est la Roumanie. D’après certaines lois, on doit avoir au moins 18 ans pour posséder des races de chiens dangereuses comme les Boerboel, les Bandog, les Staffordshire Terriers, les Rottweilers, les Tosa-Inu, les Mastiffs napolitains, les Dogo Argentinos et les Bergers allemands.

Le propriétaire doit également être en possession d’un certificat psychiatrique prouvant qu’il est mentalement stable et suffisamment habile pour posséder un chien dangereux. Le chien doit être muselé chaque fois qu’il se trouve dans des lieux publics.

Le Chow-Chow

Rodrigo Werner/Flickr

Le Chow-Chow est considéré comme l’une des plus anciennes races de chiens reconnues au monde. Le pays d’origine exact n’est pas connu, mais la race est certainement originaire de Mongolie, de Sibérie ou du nord de la Chine.

Sur la base de recherches approfondies, on pense que le Chow-Chow existe depuis le début du règne de la dynastie Han, soit 206 av. J.-C. En Chine, les gens le surnomment encore le « chien à la bouche noire », car voilà, sa langue est d’un noir bleu pour le moins unique…

Les Chow-Chow sont populaires pour leur aspect que certains décrivent comme « moelleux » (pour leur visage ridé), mais surtout pour leur loyauté et leur dévotion à leur maître et famille.

Physiquement, il est musclé et a le corps trapu. Il a une grosse tête avec un large crâne plat, un museau court et des rides faciales qui se traduisent par un regard menaçant perpétuel. Les oreilles sont droites, petites et arrondies. La queue se courbe et est portée haut sur le dos.

Le Chow-Chow est un chien distant et sédentaire. Sa réputation de « bête agressive » n’est pas du tout méritée ; parce qu’un petit nombre de Chow-Chow (malheureusement) mal élevés et mal socialisés ont terni la réputation de la race, ils sont souvent mal compris et suscitent beaucoup de méfiance.

L’amour et la tendresse qu’il porte aux membres de sa famille d’humains ne s’étendent pas aux étrangers. Et en raison de sa nature protectrice, le Chow-Chow peut devenir hostile envers des personnes qu’il ne connait pas. C’est pratiquement ce qui en fait une race légalement rétreinte dans certains pays.

L’American Pit Bull Terrier

Wendy/Flickr

Plus souvent appelé « APBT », l’American Pit Bull Terrier est une race de chien type « Terrier » qui est reconnue par l’American Dog Breeders Association, le United Kennel Club, mais pas par l’American Kennel Club.

Visant à limiter ou interdire la possession de cet animal jugé « extrêmement dangereux », plusieurs pays ont adopté des lois allant dans ce sens.

Il a été démontré, et ce par beaucoup d’études menées au fil des années, que les Pit-bull étaient responsables de la plupart des attaques contre les humains, à savoir 42 à 45 %, les enfants étant les principales victimes dans 70 % des cas.

Mais il serait faux et quelque peu injuste de « blâmer » le chien en lui-même et de passer sa route, car l’homme et les médias ont fait leur part et ont sali sa réputation à travers le temps et l’histoire.

D’abord élevés et utilisés dans des sports qui avaient pour but d’appâter taureaux et ours pour des confrontations homme-animal, puis pour des combats entre chiens, il faut dire que les minorités qui opposaient ce genre d’activités ont tout de suite insulté la nature et le comportement de l’APBT — bien qu’il n’ait eu le choix, ne pouvant échapper à son instinct.

PetHelpful insiste sur le fait qu’« à chaque fois qu’un incident impliquant une morsure est rapporté — surtout s’il est grave —, le Pit-bull est pointé du doigt (même lorsque le chien n’est pas officiellement identifié) ». Ceci prouvant l’impact qu’ont les préjugés sur la race en question.

En outre, le Washington Post écrit que même les propriétaires de ces bêtes sont « mal vus » par les majorités inquiètes de certaines villes.

L’American Pit Bull Terrier est soumis à des lois d’interdiction et de restriction en Allemagne, au Canada, au Danemark, en Hongrie, en Norvège, en Suisse, au Royaume-Uni, en France et même en Australie.


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